Histoire vraie :

Le Conservatoire Municipal d'une ville accède au rang de Conservatoire National. Un directeur est nommé, et il décide de former un orchestre symphonique. En plus des professeurs du Conservatoire, il recrute divers musiciens professionnels et amateurs de la région.

Arrive la première répétition.Il lève sa baguette, ô miracle, tout le monde se met à jouer bien ensemble. Bon, mais au bout de quelques mesures les choses se gâtent ...

- Attention, les altos, c'est faux ... Reprenons ..."

On reprend.

- Attention, les altos, c'est faux ... Anne-Marie, dit le chef à la première altiste (qui est le professeur du Conservatoire), aidez vos collègues à s'accorder ..."

Elle se réaccorde, prend l'alto de son voisin, l'accorde, et va pour attraper celui de l'altiste qui est derrière elle ...

- Non !" dit le Monsieur, "n'y touchez pas ! Les chevilles sont collées, il n'a pas bougé depuis cinq ans !"

Oui, oui, véridique ... j'y étais ...

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Enfourchez un violoncelle ...

Une petite fille arrive à sa première leçon de violoncelle. Le professeur l'installe, lui explique comment on le tient, règle la pique ... et la petite fille se met à rire :

- C'est rigolo ! C'est de la même largeur que mon poney !"

(Véridique !)

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Bizutage ...

Au théâtre de X... (mettez le nom de la ville que vous voulez, une ville de province où il se passe peu de choses...), arrive un nouveau chef d'orchestre, frais émoulu du Conservatoire et soucieux d'asseoir son autorité sur cette bande de chahuteurs que sont les musiciens d'orchestre. Au moment d'entrer dans la fosse pour la répétition, il tape dans ses mains en disant : "Silence, les enfants ! À vos places !" Et plus tard : "Ne posez pas votre instrument, même s'il est écrit "tacet" ... "Qu'est-ce que vous écrivez ?" "Laissez votre archet tranquille, la colophane, il fallait la mettre avant !" ...

Bon, ces manières d'instituteur, on pourrait s'en accommoder s'il s'agissait d'un très bon musicien. Mais, s'il connaît son métier, il n'est pas exempt d'erreurs ... En plus, il a dès le début menacé d'amende un musicien en retard d'une minute ...

Il faut lui apprendre à vivre, préparons une bonne blague pas trop méchante (pour commencer !).

À la répétition suivante, un musicien a garni chaque pupitre d'un bout de partition griffonné à la hâte. Et, au moment où le chef, après un solennel "Silence, les enfants !" lève sa baguette, nous entonnons en choeur l'anthologique refrain de Pierre Perret "Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le zizi ..." (La chanson venait de sortir).

Le chef a compris la leçon !

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Commentaire : Si vous avez vu le film "Répétition d'Orchestre" ("Prova d'Orchestra") de Fellini : le film ne fait pas vraiment rire les musiciens ... parce que c'est à peu près comme ça que se passe une répétition ! Mais, le jour du Concert, tout se passe TRÈS bien.

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Répétition version british ...

Sir Arthur Thomas Beecham (1879-1961) fut un grand chef d'orchestre anglais, qui dirigea notamment le Royal Philarmonic Orchestra de 1946 à sa mort. Son humour et ses réparties étaient légendaires : "Les anglais n'aiment pas la musique, mais ils aiment le bruit qu'elle fait" ...

Il se trouvait en vacances dans une petite ville qui était dotée d'un orchestre d'amateurs. Et le chef vint le trouver un jour, lui demandant s'il pouvait leur faire l'insigne honneur de diriger l'orchestre pour le concert de fin d'année ...

Thomas Beecham accepta, mais nota quelques faiblesses et demanda à un de ses amis, violoniste au Royal Philarmonic, qui séjournait dans les environs, de venir en renfort comme premier violon.

Le concert arriva. L'orchestre attaqua ... et tout se passait bien, les musiciens avaient fait de gros efforts pour travailler leurs partitions et suivaient parfaitement le chef. A un moment, Thomas Beecham se pencha vers son ami violoniste et lui glissa tout bas : "Ne te retourne pas, j'ai l'impression qu'on nous suit" ...

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Modulation médicale ...

Un monsieur qui jouait du clairon se met à la contrebasse pour faire partie de l'orchestre local. Au bout de quelques leçons, on en arrive à un morceau qui comporte un do dièze. Il joue un do bécarre. Le professeur le fait reprendre, et le Monsieur objecte : "J'ai en ce moment un petit rhumatisme au doigt, je ne peux pas l'écarter trop. Donc, quand j'ai ça, le do sera bécarre".

Et il a ajouté : "Je peux me faire faire un certificat médical, si vous voulez ...".

(Véridique, j'ai été témoin ...)

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Au temps de l'Union Soviétique ...

- Qu'est-ce qu'un quatuor à cordes russe ?

- C'est un orchestre symphonique qui revient d'une tournée à l'Ouest ...

Bon, c'est une blague de Coluche, mais j'ai eu l'occasion de jouer avec un orchestre de chambre d'un pays de l'Est en tournée en France : ils avaient demandé en extra deux violoncelles et deux violons ... pour "faire un remplacement". Les quatre musiciens manquants n'étaient pas malades, mais dissidents ...

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Justesse ...

- Qu'est-ce qu'une seconde mineure ?

- Deux cornemuses jouant à l'unisson ...

(Je sais, c'est méchant !)

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So british ...

Qu'est-ce qu'un gentleman ?

C'est un Monsieur qui sait jouer de la cornemuse, mais qui a la correction de n'en jamais jouer ...

(Je sais, c'est encore plus méchant !)

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Marie-Chantal et sa copine Éléonore ...

- J'ai eu un prof de musique, il adorait Schubert, mais je me sentais plus attirée par Chopin !

- Et avec qui êtes-vous sortie, finalement ?"

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Déformation professionnelle ...

Un homme qui a joué du piano dans sa jeunesse a envie de se mettre au violoncelle. Il trouve un professeur, les premières leçons se passent bien, mais voilà : il butte un peu sur un passage apparemment simple. Le professeur lui dit de répéter plusieurs fois ce passage : "sol - si - la - do - sol - si - la - do ..." avec le bon doigté.

L'élève le fait, mais très lentement, en hésitant. Le professeur lui demande ce qui lui pose problème.

- C'est que je cherche à analyser ce qui se passe dans mon cerveau au moment où je vois les notes, où je les lis, où je commande à mes doigts de les concrétiser, et où je les fais entendre".

Mh ? Le professeur est un peu perplexe, mais bon, il enchaîne. Le gars n'a pas l'air bien dangereux, juste un peu particulier ...

L'élève parti, le professeur a l'idée de chercher un Bottin du téléphone pour savoir si par hasard le gars exerce une profession sortant de l'ordinaire. Et il a la réponse à son interrogation : il trouve "Pierre X ..., psychanalyste".

Le gars a finalement compris qu'il devait choisir entre jouer du violoncelle et psychanalyser le rapport neurones-doigts ... Il a fini par jouer, avec un léger regret de ne pouvoir psychanalyser en même temps ...

(J'atteste la véracité de l'histoire !)

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Passion du sport contrariée ...

Cela se passe à l'Opéra de Paris, les musiciens consultent le tableau de service. Il y a un opéra qui comprend une petite partie de trombone, juste au deuxième acte, et un bref morceau à la fin. Pourtant, les deux meilleurs trombonistes de l'orchestre sont de service. Ils ne sont pas contents : tous deux natifs du Sud-Ouest, ils sont d'ardents supporters de l'équipe de France de rugby. Et, le soir de la générale, il y a un match important. Zut ! La partie à jouer n'est vraiment pas importante, ni difficile, on ne pourrait pas changer ?

Eh non, le régisseur se montre inflexible, le chef invité est quelqu'un de très célèbre, il faut qu'il y ait les meilleurs instrumentistes.

Pas contents, les deux gars trouvent une solution. Et, le soir de la générale, on les voit, durant les périodes fort longues où ils n'ont pas à jouer, se pencher sur quelque chose de posé entre eux deux. Ils avaient amené une télévision portative, dont ils avaient coupé le son (quand même !), pour pouvoir suivre le match.

(Je n'ai pas su s'ils avaient été sanctionnés, ni la véracité de cette histoire qui m'a été racontée. Mais, ayant connu un peu les deux instrumentistes, cela ne m'a pas étonnée ... Il faut en plus préciser que l'histoire s'est passée dans les années 70 : de nos jours, c'est plus facile de sortir son smartphone !)

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Amabilités :

Un fort mauvais musicien (mais qui a des relations haut placées) vient de donner un récital et discute avec un spectateur :

- Entre musiciens, nous appelons une fausse note un "pain" !"

Et le spectateur :

- Oh ! Alors vous pourriez songer à ouvrir une boulangerie !"

Version chasseur :

- Nous appelons une fausse note un "canard" !

- Ah ? Dommage que la chasse soit fermée !"

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Incompatibilité Musicale ...

- Pourquoi ne peut-on mettre au même programme une oeuvre de Gounod et une de Verdi ?

- Parce qu'on ne peut plus faire laver Maria depuis que Verdi a fait ôter l'eau ..."

### Pas compris ? L'Ave Maria de Gounod et Othello de Verdi !

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Les musiciens sont (quelquefois) méchants :

- Comment empêcher un guitariste de rock de jouer ?

On lui donne une partition à lire.

- Mais comment empêcher un guitariste classique de jouer ?

Mettez-lui une tablature sur le pupitre !

Le bassiste d'un groupe se plaint :

- Ce *** de batteur m'a désaccordé une corde !

- Ben, t'as qu'à la réaccorder !

- Oui, mais il ne veut pas me dire laquelle !

- Quelle est la différence entre une prima donna et un terroriste ?

- Avec le terroriste, on peut quelquefois négocier ...

- Pourquoi les fanfares défilent-elles en jouant ?

- Elles essaient de s'éloigner du bruit ...

Dans un studio d'enregistrement, le batteur est en train de râler :

- On ne me dit jamais rien à moi, le morceau est en quelle tonalité ?

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Musique et Administration ...

Une maison de production publie un disque consacré à Henry Purcell, (compositeur anglais, 1659-1695). La déclaration du disque est faite à la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique).

Peu de temps après,la maison reçoit une lettre de la SACEM : un employé, dont la culture musicale semblait présenter quelques lacunes, demandait l'adresse d'Henry Purcell, "qui ne semble pas être membre de la SACEM" ... La lettre rappelle que ce compositeur a tout intérêt à s'inscrire afin de toucher ses droits d'auteur ...

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Définition :

"Violon : Instrument qui agace les oreilles par le frottement d'une queue de cheval sur les boyaux d'un chat".

Ambrose Bierce, Dictionnaire du Diable, 1911.

Quelques Citations :

"La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique". (Clémenceau).

"La musique est du bruit qui pense" (Victor Hugo)

"Les français sont faits pour composer des opéras, les italiens pour les chanter, les allemands pour les jouer, les anglais pour les entendre et les américains pour les payer". (Enrico Caruso)

"Les pianos sont comme les chèques : ils ne font vraiment plaisir qu'à ceux qui les touchent ..." (Erik Satie)

"Les pianos devraient être frappés de deux impôts : le premier au service de l'état, le second au service des voisins" (Georges Courteline)

"Les amateurs de musique ont ceci de pénible qu'ils nous demandent toujours d'être totalement muets au moment même où nous souhaiterions être absolument sourds". (Oscar Wilde)

"S'il vous plaît, ne tirez pas sur le pianiste... Il fait de son mieux !". (Oscar Wilde)

Voulez-vous lire quelque chose de drôle ? Offrez-vous "Les Grotesques de la Musique" d'Hector Berlioz. Le grand compositeur était aussi un littéraire et était doté d'une plume alerte, stigmatisant allègrement les poncifs et les prétentions de ceux qu'il jugeaient mauvais. Il se trompa rarement, mais nul n'est infaillible !

Un exemple d'anecdote :

"Un danseur qui, en Italie, s'était élevé jusqu'aux nues, vient débuter à Paris ; il demande l'introduction, dans le ballet où il va paraître, d'un pas qui lui valut des avalanches de fleurs à Milan et à Naples. On obéit. Arrive la répétition générale ; mais cet air de danse, pour une raison ou pour une autre, avait été copié un ton plus haut que dans la partition originale.

On commence ; le danseur part pour le ciel, voltige un instant, puis, redescendant sur la terre :

- En quel ton jouez-vous, messieurs ? dit-il en suspendant son vol. Il me semble que "mon morceau" me fatigue plus que de coutume.

- Nous jouons en "mi".

- Je ne m'étonne plus maintenant. Veuillez transposer cet allegro et le baisser d'un ton, je ne puis le danser qu'en "ré". "

Berlioz, "Les grotesques de la Musique", est une compilation d'articles publié en 1859. Il en existe actuellement plusieurs éditions, dont : https://amzn.to/2LKLnOi